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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 14:10

article chevitMaurice Chevit vient de quitter la scène. La mort de ce second rôle, qui en valait bien des premiers, m'a fait penser à la première découverte que j'ai faite de cet acteur. Ce n'était pas la prestation dans les bronzés font du ski,mais à la télé, beaucoup plus tôt, en 1963, dans une "dramatique" mise en scène par Stellio Lorenzi : La charrue et les étoiles, pièce de l'irlandais Sean O'Casey. Je l'ai toujours en mémoire.

C'est pour moi l'occasion de parler de l'influence que la télévision a eue sur mes envies de spectacles.

C'était à l'époque où il y avait des gens de talent, pas d'audimat, une seule chaîne en noir et blanc et où les dramatiques étaient réalisées en quasi direct, performance pour les acteurs et les réalisateurs qui avaient plus de génie que de moyens.

Certains d'entre vous ont peut être connu cette époque merveilleuse : quelques titres : Les perses d'Eschyle, Le Don  Juan, tourné aux salines royales d'Arc et Senans avec Michel Piccoli, le Tartuffe avec Michel Auclair etc..etc..

 

 

 

 

 

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Mon premier choc date du 25 décembre 1962, nous avions la télé depuis un ou deux mois et devant mes yeux ébahis d'adolescent j'assistais à mon premier "Shakespeare" : La Nuit des Rois.

Pendant plus de deux heures je restait scotché à l'écran découvrant des ejux de comédiens subtils et complètement inconnus pour moi : François Chaumette, Jacques Fabbri,  Robert Hirsch, Catherine Samie, Martrine Sarcey, et surtout Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle et la sublime Geneviève Page dans un rôle androgyne qui me fascina.

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 Le réalisateur était Claude Barma, dont je ne manquais après aucune prestation, notamment le Chevalier de Maison Rouge avec Dominique Paturel que nous avions découvert à Radio Alger où il effectuait son service militaire avant l'indépendance.

 

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Autre choc "shakespearien" : La mégere apprivoisée de Pierre Badel, avec Rosy Varte (madame Badel,06a récemment disparue) et le regretté Bernard Noël. Nous avons essayé au groupe théâtral du Lycée Berthollet de monter cette pièce, mais en vain : pas de vraie Catarina et je faisais un Pettruchio médiocre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors messieurs Barma, Lorenzi, Badel et autre Bluwal, merci d'avoir donné à un gamin l'envie de faire du théâtre. Je mesure la chance de cette qualité de spectacles que je n'ai jamais retrouvée à l'écran.

A vous Cognacq Jay... Avec le complice de Claude Barma : Antoine Duhamel.

 

 

 

 

 

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 08:00

Jean Rodien avait une boutade célèbre entre intimes : "que c'est bien l'éducation populaire quand il n'y a plus de stagiaires!" Il en connaissait un bout en la matière et  adorait les stagiaires, sans cela comment expliquer son parcours, mais il lui était dur de résister à un bon mot!

  

A l'occasion du premier anniversaire de Nec Pluribus Impar, je vous livre un article un peu particulier sur un autre acteur de l'éducation populaire, peu connu et pourtant sans qui, nous n'aurions sans doute jamais participé à des stages, rencontré ceux qui nous ont formés, ni retransmis ce que nous avions appris.

Ce personnage est Christiane Faure, belle soeur d'Albert Camus, née en Algérie en 1908 première directrice de l'éducation populaire au sein du ministère de l'éducation nationale en 1944 et qui a fait vivre de toute son énergie et ses tripes sa mission. Le récit qu'elle fait de cette belle aventure, au cours d'un entretien paru naguère dans la revue Cassandre : "C'était ça, monsieur, l'éducation populaire", est sans concession et plein d'amour. 

 

Christiane Faure raconte que sa prise de conscience date de la promulgation des lois juives par l'État Français alors professeur de lettres au lycée de jeunes filles d’Oran, en Algérie. Elle se dit "choquée par la tranquillité avec lesquelles ces lois antisémites ont été acceptées et mises en œuvre par mes collègues. « Sur un effectif d’enseignants tel que celui du grand lycée d’Oran, nous n’étions pas plus de trois professeurs à nous offusquer d'une telle mesure. »

 

Après le débarquement américain fin 1942, De Gaulle a abrogé les lois nationales, et elle entre dans le Gouvernement provisoire d'Alger, dans un service de René Capitant, Ministre de l'Education Nationale, "le service des colonies", chargé de remettre sur des pieds républicains les textes officiels. JEAN GEHENO

Jean Guéhenno (ancien ouvrier devenu professeur émérite et  écrivain de talent NDLR) crée un service d'éducation des adultes : un "bureau de l’éducation populaire", Christiane Faure accepte de s'en charger. Cela deviendra en 1944 une "direction de la culture populaire et des mouvements de jeunesse", puis en 1945 une "direction de l'éducation populaire et des mouvements de jeunesse."

« La "laïcité" imposée aux enseignants ne me convenait plus. Elle empêchait tout contact direct avec les jeunes, toute explication franche, directe, c'est à dire politique, avec la jeunesse. La Laïcité devenait une religion qui isolait comme les autres. Avec des adultes, il me semblait que le laïcisme ne jouait pas. Qu’on pourrait dire, dans un cadre d'éducation des adultes tout ce qu’on voudrait : d’où mon choix pour l'éducation populaire : cadre neuf, cadre libre, ou pourrait se développer l’esprit critique. 

 

 

 « Mais la question était : qui va nous faire tout cela ? Qui va mettre en oeuvre ce programme d'éducation populaire ? Des instituteurs ? Non. Des "instructeurs" recrutés dans la "culture populaire" (Théâtre, cinéma, presse, radio, livre, photographie, etc...). L'Education populaire ce n'était pas le livre, la philo ou la réflexion à la portée de tous, mais aider les gens à s’exprimer. Il fallait développer l’esprit critique et pour cela il fallait faire culture de tous bois. Tous les moyens d'expression étaient bons : photo, cinéma, théâtre,...tout ! »

 

En octobre 1944, le corps des "instructeurs spécialisés" est créé par Jean Guéhenno, directeur des mouvements de Jeunesse et de la culture populaire. Il souhaite que l'Etat dispose de cadres très qualifiés qui soient à la fois bons pédagogues et bons techniciens, pour assurer la formation des animateurs des mouvements et institutions de jeunesse.


Les techniques représentées dès l'origine sont :

  • l'art dramatique avec Hubert Gignoux, Olivier Hussenot, André Crocq, Yves Joly, Henri Cordreaux,  Jean Rouvet, Charles Antonetti, Marie Diemesch, et plus tard Jean Rodien et Jean Pierre Ronfart;
  • les arts plastiques avec Lucette Chesneau, Pierre Hussenot, Jean François, et plus tard Lucien Lautrec, et Gilles Duché qui se spécialisera dans les décors et costumes de théâtre qu'il fera exécuter dans un grand nombre de stages de réalisation de théâtre ;
  • la musique, avec César Geoffray, puis William Lemit, (essentiellement le chant choral), André Verchali, Raphaël Passaquet, Jean Pesneau;
  • La danse folklorique avec Thérèse Paleau, Pierre Goron et Pierre Panis ;
  • le cinéma avec Marcel Cochin, Jean Le Landais, puis Marcel Deherpe, Jean Pauty ;
  • l'initiation à l'éducation populaire (techniques de débats, de cercles d'études, de visites dirigées, etc.) avec Mlle Nicole Lefort des Ylouses, ou à la pédagogie nouvelle avec Anne Jacques ;
  • La radio, avec Robert Barthès ;
  • Les travaux manuels éducatifs avec Albert Boeckhotdt ;
  • Les arts et traditions populaires avec Mme Marinette Journoud- Aristow.

Ce secteur est à l'origine dirigé par M. Bayen , avec le concours de Christiane Faure et  Jean Blanzat. Sous leur direction, Hubert Gignoux était responsable de la coordination des activités des instructeurs d'art dramatique. Après une lutte d'influence entre gaullistes et communistes, la direction de l'éducation populaire est finalement "fusionnée pour mesure d'économie publique" avec la direction de l'éducation physique et des activités sportives, pour donner naissance à une "direction générale de la jeunesse et des sports".

 

La période Algérienne

 

Christiane Faure décide de quitter la métropole et de retourner en Algérie en juillet 1946,  là où l’éducation populaire n’est pas rattachée aux sports, avec pour tâche de créer une maison de la culture à Blida, où elle fera venir artistes et intellectuels comme Roblès (né à Oran NDLR) ou Camus (né à Mondovi-ALgérie NDLR).

 

« On allait animer les foyers ruraux avec du cinéma et des débats. On faisait tout. On nous prenait pour des communistes. Les événements n’ont pas tardé à se profiler. Je me rappelle d'un général commandant la région qui me dit : Melle Faure je vous attendais. J'ai eu l'idée de rédiger un volume à la gloire des combattants français et de leur héroïsme. Je lui réponds que c’est une idée stupide et que l’héroïsme des combattants d'en face est au moins égal. Il a failli s’étrangler et m’a demandé si j'étais communiste. Je l’ai calmé et je lui ai proposé de monter un stage de dessin avec 70 bidasses. Il n'en voyait absolument pas l'intérêt.  On est allé avec les gosses et les jeunes du pays dessiner la faune et la flore des hauts plateaux. L'exposition qui en a résulté était formidable. La grande différence entre l’éducation populaire et le sport, c'est que le sport c'est FACILE : vous remplissez un stade avec le moindre match de foot, et en plus vous gagnez de l'argent ! Mais l'éducation populaire était toujours suspecte. Je me rappelle des plus grandes difficultés que nous avons eu en proposant aux militaires un stage pour leur apprendre à peindre sur la soie de leur grande écharpe.

 J'ai accepté que les Arabes jouent en arabe (notamment à la maison des jeunes que dirigeait Jean Nehr). Le général m’avait demandé pourquoi, et je lui avais répondu : "parce que j’ai comme travail d'aider les jeunes à s’exprimer". le-theatre-de-Mostaganem  J'avais un instructeur arabe, Mr Katli, à la Maison des Jeunes de Mostaganem.

La troupe de Katli jouait au théâtre municipal, et le soir à la MJC. Il y avait eu un beau scandale parce que l'une des répliques était "celui qui a désappris de mourir est libre". C'était monté jusqu’au commandant de la place et j’avais du m’expliquer : on s'étonnait que mon service présente des troupes arabes, dans lesquelles jouaient aussi bien le boulanger que le coiffeur local. Pourtant, j'ai toujours défendu le fait que l’éducation populaire était d’abord à base d'action artistique. Je faisais de l'art, et j'étais à mille lieues des Centres sociaux, de leur démarche, et de leurs affiches : "comment empêcher la diarrhée", etc.

Charles Hagues était un inspecteur principal jeunesse qui avait finalement pris la tête des centres sociaux musulmans en Algérie.Ils leur apprenaient à lire et à signer. J’ai refusé de m’occuper des centres sociaux. Cinq inspecteurs ont été tués par l’OAS.

Je voulais une démarche artistique la plus exigeante. Vélasquez disait à propos des tableaux : "aux Marthe, je préfère les Marie" .Les spectacles présentés par des instructeurs comme Henri Cordreaux qui m’ont rejoint en Algérie, ou Mr Desoughes n’avaient rien à envier à ceux de la Comédie Française. C’était absolument étonnant. De ce fait les Instructeurs Dramatiques Spécialisés jouissaient d’une très grande indépendance pédagogique et politique, parce qu'on ne pouvait pas douter de leur qualité. (contrairement à leurs collègues métropolitains, ils avaient le droit de faire partie de troupes de théâtre en dehors de leurs activités éducatives NDLR) 

 

 

 

fort-mers-el-kebir

« Mr Desoughes avait monté sur l’esplanade du fort de Mers El Khébir une "Dévotion à la croix" dans la traduction de Camus, d’une incroyable intensité ,devant un public espagnol en grande partie (il y avait une très importante communauté espagnole à Oran NDLR). De même pour monter "l’Espagnol Courageux" de Roblès, il était allé chercher des chevaux dans le sud. Le spectacle était précédé d’une visite d’Oran, où Roblès avait montré l’Espagne en Oranie aux autorités, à travers l’architecture, etc.

« Il y avait une très grande liberté car tout le monde travaillait dans le même but, et avait une même ardeur : celle de l’amour du théâtre et de l’éducation populaire. J'ai des souvenirs éblouissants de spectacles comme "Barouffe à Chioggia", sur le port de Mers El Kébir, avec toute la population !

« Nous avons même réalisé un montage sur le tabac !!! Pour un spectacle sur Moby Dick de Melville, nous avions fait venir de Suède un des premiers magnétophones dignes de ce nom (les "Tandberg" ont longtemps été le matériel fétiche des CTP, NDLR), et pour avoir le bruit de la mer nous avons cherché toute une nuit, nous avons finalement fait glisser du manioc sur une plaque de four ! Tout cela était neuf, ça n’était pas "usé", vous comprenez ? Un autre jour j'avais fait deux cents kilomètres dans le désert pour aller faire une lecture du "vieil homme et la mer". J'arrive, ils avaient tendu un écran et installé des gradins. Ils croyaient que ce serait du cinéma. Eh bien je leur ai dit : non, ce ne sera pas du cinéma, ce sera un livre. Et j'ai commencé à lire avec mon instructeur. On se partageait les rôles. Tout le monde est resté. Au bout de deux heures, applaudissements. C'était CELA, monsieur, l’éducation populaire!

 - Question : Mais, Melle Faure, pourquoi vous, inspectrice, réalisiez vous vous-même de telles tâches, normalement du ressort des instructeurs ?

"Mais...Mais monsieur...mais

l'ARDEUR, ça compte, l’ardeur ?

Non ? dz ouharan theatre

J'ai présenté "La chute" de Camus, après sa mort, dans une version qui a beaucoup dérangé : tout le monde voulait que ce soit catholique ! J'ai présenté des soirées sur René Char, à Oran, où je lisais les poèmes dans le grand théâtre d’Oran. J'ai présenté Van Gogh à partir de ses "lettres à Théo". J'ai présenté une lecture de Rimbaud, dans la pléiade, toute une nuit. Ca n’avait pas tellement plu aux catholiques. Je me rappelle d'une soirée débat après une projection du cuirassé Potemkine, où je m'étais empoignée avec des jeunes communistes trop naïvement enthousiastes. C'était l’esprit critique qui comptait. A un moment, j'ai eu quatre instructeurs, notamment en photo, et en arts plastiques, dont Jacques Schmitt  qui avait reçu un premier prix de costumes (et qui est venu faire des merveilles à Voiron à l'occasion du départ en retraite de Jean Rodien NDLR).

" Je me rappelle avoir dit à ce jeune instructeur qui n’avait pas fait ses preuves : "je ne vous permettrai ni Molière, ni Racine, ni Marivaux !" "Pour le Marivaux que nous avions monté avec Cordreaux, c’était un jeune homme encore inconnu qui s'appelait Yves Saint Laurent (né à Oran NDLR) qui nous avait fait les costumes ! Il m'a toujours semblé que la dimension artistique était la bonne à Jeunesse et Sports. La culture commence avec l'étude de la forme. Mais pas à la manière de  Jeanne Laurent, (Directrice des arts et lettres, dans le même ministère de l'éducation nationale NDLR) tout droit sortie de la cuisse de Jupiter ! Chez nous il s'agissait d'ouvrir au beau et à la discussion. 

 

Et puis nous avons été obligés de partir.

 

Le retour en métropole

 

« Rentrée en France, mon désappointement a été sans limites. Quelle différence ! D'abord la jeunesse était collée aux sports. L’ambiance n’avait plus rien à voir. J'étais dégoûtée. Je m'étais permis de demander à Herzog "que va devenir l’éducation populaire dans tout cela ?".

« Rapatriée d’Algérie, et ne voulant plus travailler à Jeunesse et Sports tel que cela fonctionnait en France, je me suis tournée vers Pierre Moinot. J’avais écrit à Malraux, à propos de la Jeunesse et des Sports : "N’oubliez pas qu’il y a là-bas (à J&S) les instructeurs". Que pouvais-je faire à "Jeunesse et Sports", je n’ai jamais aimé la jonction "Jeunesse" et "Sports". Rentrée d’Algérie où les deux concepts n’étaient pas liés, je suis allée trouver Pierre Moinot pour lui proposer mes services dans la construction des Maisons de la culture. Tout le monde nourrissait alors un véritable culte pour mon beau-frère Albert Camus, qui avait défendu l’idée de Maisons de la Culture, lesquelles, pour finir, sont devenues des théâtres ! C’était une période communisante. J'avais dit à l’un de mes instructeurs en Algérie : "Vous ne pensez pas si vous pensez tous la même chose". Tout le monde jouait du Brecht dans ces Maisons de la Culture.

« C’est au cours d'une nuit d'enthousiasme fébrile qu’à trois, avec Robert Brichet et Pierre Moinot, fut accouchée en 1959 la célèbre formule définissant la mission du nouveau ministère des Affaires culturelles : "Donner au plus grand nombre, et d'abord aux Français...etc.". Mon séjour au ministère des affaires culturelles a duré deux semaines ! Pierre Moinot m'a conseillé de retourner à Jeunesse et Sports, devant le manque d’argent et l'incertitude liée à l’avenir d’un tel ministère. Je suis donc retournée vers Brichet, et j'ai travaillé là jusqu’en 1972.

« Et puis est arrivé le moment ou les directeurs étaient politisés...Au service d'une politique. Tout a changé. Après le traumatisme de 68, Le ministre Comiti avait même chargé un de ses subordonnés de nous demander de rédiger des FICHES sur chacun de nos employés ! Nous avons mis notre démission dans la balance. Robert Brichet qui était un vrai démocrate aurait du devenir directeur de la jeunesse. Il n’a pas été nommé, contre toute attente.

 

« Je suis partie à la retraite en 1972. »

 

 

 

 

 

 

Christiane Faure, chevalier de la Légion d'Honneur est décédée en 1998.

Elle repose à Lourmarin à côté de sa soeur et de son beau-frère. Pour tous les merveilleux stages, symboliquement réunis ci-dessous autour du gateau d'anniversaire de Nec Pluribus Impar, merci Mademoiselle.

 

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 08:15

Nous sommes le 14 juillet. Depuis ma plus tendre enfance je suis baigné dans le bleu blanc rouge, les drapeaux, les gerbes de fleurs, les défilés militaires, les musiques et les uniformes, les alignements, les feux d'artifice, les applaudissements. Cela ressemble beaucoup au théâtre: musiques, costumes, travail de groupe, discipline, décorum, les fleurs, et les applaudissements.

Depuis la même époque, le mythe napoléonien a commencé à se confondre avec cet engouement pour la chose militaire. Grâce au cinéma, à Abel Gance très académique, ou à Sacha Guitry qui associait l'histoire, comme la concevait Dumas, à cette légèreté teintée d'humour qui fait passer les choses les plus dures : à la française, quoi !

Pendant mes vacances d'été qui se déroulaient en bonne partie dans la région parisienne, chez mes grands parents paternels, j'avais l'occasion d'échapper à la campagne briarde pour visiter à Paris les musées et surtout ceux qui présentaient des mannequins de cire, en costumes d'époque. Que de souvenirs encore très précis dans mon esprit : les héros de Paris (et d'ailleurs) au musée Carnavalet, où j'agaçai le guide en anticipant sa présentation. Il faut dire que les bandes dessinées de l'époque, que je dévorais, étaient très orientées sur des contenus pédagogiques et anecdotiques à la fois. Je vous ai déjà parlé des belles histoires de l'Oncle Paul.

La visite du musée de l'armée, plus poussiéreux, et sans aucune mise en scène était en ce temps là assez austère. La visite du tombeau de l'Empereur, attenant au musée, elle, me marqua par son aspect grandiose et solennel. Et quand en sortant, je vis une affiche indiquait que deux soirs par semaine, il y avait dans la cour d'honneur, un son et lumière "aux gloires des aigles Impériales", je n'eu de cesse de tanner mes parents pour y venir, ce qui n'était pas évident, les moyens de locomotion étant assez réduits depuis Gretz Armainvilliers dans les années 50...

cour des invalides 

J'arrivais cependant à mes fins et nous nous retrouvâmes dans la cour d'honneur garnie de chaises, tandis que pour attendre la tombée du jour, des musiques militaires napoléonniennes ou pas créaient l'ambiance. On était perdus, quoi que le spectacle soit annoncé en français, parmi les anglais (pas rancuniers ou masochistes) et les américains qui composaient un public impatient.

 

 

arlequin 

Je m'attendais à chaque instant du spectacle, a voir surgir de derrière les colonnes, des grognards et même Napoléon, pourquoi pas. Le son était sans doute stéréophonique, et indiquait l'endroit où il allait se passer quelque chose. Les voix que j'entendais me laissaient  accroire que les personnages arrivaient (j'appris bien plus tard que c'était des voix "off", j'en compris l'économie), mais rien ne venait, personne, et j'attendais toujours : bref je m'attendais à çà:

cour des invalides--grenadi

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Et j'ai eu droit, à du bleu, à du rouge, à du bleu-blanc-rouge, du rouge, du blanc, etc...Que des éclairages, mais de soldats, d'Empereur, de cavaliers, dont pourtant j'entendais le choc des sabots sur les pavés de la cour, point!

 

 

Cour royale des Invalides- 

 

Je ne vous dis pas la déception, assez partagée par les miens, mais aussi  par des touristes, qui une fois de plus s'étaient fait arnaquer en France!

J'ai depuis la plus grande méfiance pour les spectacles son et lumière, méfiance qui repose sur un quiproquo dans mon esprit : son et lumières, cela ne veut en réalité rien dire d'autre que musique, paroles, et projecteurs!

Ce sont des ingrédients du théâtre, qui lui, le plus souvent, est heureusement agrémenté de la présence physique de personnages!

 

J'ai eu ma revanche, bien plus tard, en 2005, sur les Invalides qui ont  abandonné les sons et lumières, mais organisé des visites nocturnes du musée et du dôme accompagnées de guides et de personnages en costumes porteurs de torches et  des reconstitutions historiques.

Voici celle que j'ai pu y voir :

 

arlequin

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Entretemps, il y avait eu Madame Sans-Géne et le Marengo des Compagnons de Jéhu, avec du son, de la lumière (merci les 500 de Robeert!) et des comédiens. Mon mythe napoléonien avait été nourri!

 

 

 

arlequin

 

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  Photos collection Marc Donville

 

 

 

 

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28 mai 2010 5 28 /05 /mai /2010 10:00

Pour ceux qui ne sont pas encore lassés voici encore quelques souvenirs d'opérettes.

 

C'est que j'en ai vu beaucoup ces jeudis après-midi, environ deux fois par mois dans des matinées populaires où ma grand-mère exigeait toujours des places d'orchestre côté cour, des places à 30 francs de l'époque (presque les plus chères!), que j'ai situées sur la photo ci dessous qui représente  l'intérieur de l'opéra d'Alger dirigé de main de maître par monsieur Pierre Portelli avec, sa troupe, son ballet, son orchestre sous la baguette du maître Jean Brebion! interieur-de-l-opera-d-al

 

Si mes souvenirs sont si précis, c'est qu'ils ont été ravivés par des coupures de presse de l'époque : 

  Spectacles janvier1959

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Avec le temps je concède que c'était un petit théâtre de province, mais je ne suis pas sur qu'en 1853, année de sa construction,  beaucoup de chefs-lieu de département métropolitains en aient eu un, avec une programmation aussi riche.

 

Ce préambule rappelé avec émotion, voyons, ou écoutons plutôt, ce que je vous propose cette fois-ci.

 

Il n'y a aucun ordre dans mes présentations, ni chronologique, ni thématique, ni hiérarchique dans le souvenir.Je vais évoquer des opérettes moins connues du répertoire, certaines sont plus "récentes" del' immédiat après-guerre mondiale (la première), Phi-Phi et Là Haut! , d'autres en rapport avec la danse: Princesse Czardas et Valses de Vienne.

  phi-phi

  "Phi-Phi"(prononcer fi-fi on n'est pas en Thaïlande),de Christiné, se passe à l'époque de la Grèce de Périclès (d'ailleurs en scène) et consiste en une classique histoire de femme jalouse, de coquettes d'ambitieuses et d'un travail commandé au sculpteur natif de Marseille, mais Grec de talent : Phidias. La musique est jonchée de fox-trot et autres rythmes à la mode avec des choeurs de coquines cocasses: 

 arlequin


Mer-de-nuagesVous aurez beaucoup de mal à trouver des informations sur "Là haut", de Maurice Yvain, même si ce fut un très grand succès de l'autre Maurice -Chevalier- tout de suite après Dédé, que je n'ai jamais vu, ni entendu.

Encore une opérette de l'après-guerre dont l'action se passe en partie dans un jardin, en partie au ciel, avec ange gardiens et Saint-Pierre, un peu comme pour une actuelle publicité pour un café en dosettes, mais ce n'est pas Clooney, c'est Chevalier. En fait tout cela est un rêve, c'est très typique d'un style, et d'une époque...  41JE4BNPEJL

 

 

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Princesse Czardas!

de Emmerich KALMAN

J'ai très peu de souvenirs de ce spectacle si ce n'est l'ambiance "russe", le côté sombre des décors, les toques de fourrure, les bottes hongroises en cuir rouge et un musique tzigane que je découvrais mais qui ne m'attirait pas trop!

C'est devenu un grand succès pour le couple de l'opérette (que je n'ai jamais vu) Marcel Merkès et Paulette Merval. couple52                        

arlequin

                                                                                                                                                                                       


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 Valses de Vienne, est une compilation des plus belles musiques de la famille Strauss, le père et le fils Johann Strauss, jouant leur propre vie.

 

J'ai vu dans le rôle du père André Baugé, célèbre chanteur, que ma grand mère, en son temps, avait vu pour sa part dans le rôle du fils (en 1937) époque de la création, comme le montre la photo ci-dessous en noir & blanc. 

 

J'étais ébloui par les costumes et les changements de décors (18 tableaux plus luxueux les uns que les autres) avec ascenseur de scène  à vue!

 

Cela se passait au théâtre du Chatelet à Paris, dont je veux bien concéder qu'il est plus grand que mon opéra...

 

 

 

arlequin

 

 

 

 

 

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23 mai 2010 7 23 /05 /mai /2010 09:00

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Ecoutez pour commencer cette ouverture et son thème principal:

  arlequin

Vous ne connaissez que cela!:LE PETIT DUC, aventure militaire et travestis en costumes XVIIIème siècle sur une musique de Charles LECOQ, avec le thème que vous venez d'écouter:"pas de femme".

 

Réécoutez le encore, cette fois en voix:

 

arlequin

 

 

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  ...et un petit dernier pour la route et pour

l'ambiance de scène

aussi:
"la chanson du petit bossu" 
      

arlequin

 

 

 

 

 

 

 


LA GRANDE DUCHESSE DE GEROLSTEIN d'Offenbach est la musique cousine du Petit duc de Lecoq, avec plus d'humour et de dérision, vous connaissez "le sabre de mon père" ? Connaissez-vous celle-ci ?

 

 

arlequin

 

Moi elle m'a toujours ravie et la première fois que je l'ai vue (vers 1959), le public scandait en tapant du pied sur le sol de l'opéra d'Alger, faisant jaillir une poussière aussi inattendue qu'opportune pour l'ambiance!

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Et cette maîtresse-femme, qu'est la grande duchesse, nous fait publiquement un aveu: arlequin

 

 

 

 

 

 


 

     Autre cousinage plus évident puisque l'opérette est également d'Offenbach, mais cette fois avec des costumes de militaires français de l'époque empire: LA FILLE DU TAMBOUR MAJOR 

 

 

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 arlequin      En voici le thème titre :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

 

 

 

 

 

 

 

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      (à suivre)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 09:00

La première fois que j'ai vu interpréter LA BelleHélène, dans le contexte de mes jeudis après-midi que vous commencer à connaître, j'ai eu du mal a accepter le traitement parodique des personnages et de leurs costumes : à Nauplie les rois étaient dans des transats en maillots de bain 1900, pour citer un exemple qui m'est resté gravé en mémoire, et au surplus comme c'était une production pure de l'opéra d'Alger, certains acteurs appuyaient leurs répliques avec une pointe d'accent de là-bas mettant dans leur poche les rieurs de la salle. Cette mise en scène était pourtant dans l'esprit de dérision dont Offenbach alimente toute ses oeuvre et je vous en ferai entendre quelques unes. 

Cette découverte de l'humour au théâtre était quelque chose de nouveau pour le gamin que j'étais, mais c'est une arme a utiliser avec astuce, car tous les sujets ne sont pas signés Offenbach.     

 

la belle hélène  Voici un pur moment de parodie avec l'entrée des rois.

 

 

arlequin 

 


 COUP DE ROULIS

  coup de roulis1995

Le répertoire de l'opéra d'Alger comprenait beaucoup d'opérettes avec des militaires de toutes époques et de  toutes armes, ambiance de l'époque oblige. Il n'était pas rare qu'à la fin d'un spectacle soit interprétée la Marseillaise par la troupe devant un parterre debout. Coup de Roulis fait partie de cette catégorie et met en scène, "de nos jours", des officiers de marine que leur grade séparent et qui sont amoureux de la même femme. J'étais impressionné quand le rideau s'ouvrit sur un décor de pont de bateau de guerre, avec une tourelle de canon qui s'activait et -magnifique trucage de scène pour un enfant- se mit à tanguer, avec des vagues et des éclairages de tempête, victime lui aussi du coup de roulis!

Voici l'air le plus célèbre de cette opérette connue pour lui seul.

 

  arlequin 

 

 

 

 

 

 

 

Pendant l'entracte, qui correspond à une escale en Egypte (et qui permet de changer le lourd décor), je vis pour la première fois un ballet, exotique comme il se doit, et j'étais fasciné par cette troupe de femmes en collant chair avec des coiffes d'horus et des arcs et carquois, jouant aux amazones sur une musique juste ce qu'il faut de pompier dont voici un extrait du final. 

arlequin

 

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La Veuve Joyeuse fait partie de ces oeuvres qui m'ont le moins accroché. Retrospectivement je me rends compte qu'un de mes grands plaisirs dans ces représentations reposait sur la musique, les lumières et les costumes et que je laissais tomber un peu la trâme, pas toujours très riche, du spectacle. Ici c'était l'ambiance des rideaux rouges, des fracs noirs, des laquais à chandeliers et des crinolines rivalisant d'éclat et de couleurs, qui m'attirait! Et pourtant comme ces airs sont souvent repris en chant de famille...

 

  arlequin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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(à suivre)

 

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 13:09

Je vous ai déjà raconté que mes jeudis après-midi algerois se passaient à l'opéra, où ma grand-mère m'accompagnait et vous ait dit ce que cela a représenté pour moi.

Mais aller aux matinées de l'opéra d'Alger c'était se retrouver entre "aficionados" (même si je l'ignorais) d'un genre musical très spécial : l'opérette.

Outre la troupe des chanteurs, orchestre et danseurs de l'opéra, quelques tournées Parisiennes venaient nous visiter, ce qui était pour nous pieds-noirs, un honneur et une tradition longuement établie depuis les débuts de la conquête.

 

Je voudrais vous faire partager ces moments de musique que je connais encore par coeur, que je prolongeais par l'achat des disques (on en trouvait à l'époque) et la reconstitution des mises en scènes avec mes personnages couverts de pâte à modeler, comme je l'ai  déja évoqué aussi.

 

Christian me disait récemment le pouvoir évocateur de la musique de nos spectacles dans le ce blog. Katrin me demandait  très récemment aussi, , quelle était la recette d'un livre vivant, et je ne suis pas sur de lui avoir parlé du poids de la musique.

 

Sans musique nos spectacles auraient paru fades. Et pour ce qui me concerne, sans doute à cause, ou grâce à l'opérette, inconcevable.

 

Alors je vais vous entraîner dans ma boite à souvenir musicale avec quelques unes des oeuvres qui m'ont marqué.

 

Un article (ou deux) de blog essentiellement à écouter avec assez peu de commentaires, pour découvrir, redécouvrir ces airs d'un autre âge, que souvent la troupe reprenait en "bis", sous les applaudissements et avec l'accompagnement du public, à la fin du salut.

 

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 Les mousquetaires au couvent

J'avais le disque de ce vaudeville,  dans la même édition, et je vous livre le chant de l'abbé Bridaine, sorte de frère Tuck dans Robin des bois, personnage truculent et assez débridé (!) sur une musique de Louis Varney.

 

 

 

arlequin

 

 

 

 

 


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 Les saltimbanques: histoire d'amour romantique dans le milieu du cirque, où se côtoient tous les archétypes de la société sur une musique  de Louis Ganne, qui fait penser à  celle d' Henri Sauguet dans les forains.

 

 

  arlequin

  


 

le pays du sourire-copie-1

Le pays du sourire, musique de Franz Lehar, sorte de Madame Butterfly, est une aventure exotique et coloniale d'amours impossibles entre cultures différentes : tout un programme pour l'Algerie dans les années 50. Et pourtant, je t'ai donné mon coeur...

arlequin


Hahn Ciboulette couv

 

Ciboulette! Historiette simplette  sur une musique de Reynaldo Hahn, où les voix de femmes sont mises en exergue, sur les marchés où l'héroïne (Ciboulette, marchande de quatre saisons) vend ses productions avec( il m'en souvient encore), sa robe  rayée bleu et blanche  et coiffée d'une charlotte blanche. 

 

 arlequin

 

 

 

 

 

 

 

 

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( à suivre)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 09:19

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Monsieur Yves Gasc est conteur dans le merveilleux "Livre de Christophe Colomb" que Jean Louis Barrault a remonté avec toute sa compagnie en 1975. Cette épopée magique de Paul Claudel a tout pour séduire.
La confrontation du Colomb Jeune et du Colomb de légende, l'évocation de la découverte de l'Amérique, la fragilité du soutien de la cour, l'ambiguïté de la relation entre Colomb et la reine, entre Colomb et la mer, entre Colomb et les hommes, entre Colomb et Dieu.
La distribution avait elle aussi tout pour séduire, outre Barrault, Renaud et quelques autres de semblable renommée, le rôle titre était interprété par Laurent Terzieff, à la voix métallique et grave et  au souffle puissant.

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Le lieu du spectacle avait également tout pour séduire:c'était l'époque ou la compagnie Barrault-Renaud avait investi la gare d'Orsay désaffectée et qui était devenue un lieu de jeu extraordinaire, avec un foyer des artistes, véritable musée de décors des productions de la troupe et une salle "d'en cas" qui déjà mettait dans l'ambiance de la joie théâtrale.
La salle de spectacle en gradins d'amphithéâtre romain plongeait sur une scène qui la terminait et avait la particularité de ressembler à l'intérieur d'un immense pressoir en bois, avec un pylône central qui servira pour la circonstance de mat de la Santa Maria 

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Voici quelques photos, très rares, de ce spectacle aux costumes chamarrés, et suggestifs, à la mise en scène pleine d'allégories et de poncifs attendus et bien venus.



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Voici aussi un extrait de l'enregistrement sonore du spectacle que j'ai réalisé avec un magnétophone de poche. La qualité est exécrable, mais l'enregistrement est unique et exceptionnel : Christophe colomb attaché à son mat pour empêcher qu'il  ne se casse sous l'effet d'une violente tempête: le texte est une apologie de la solitude du chef!arlequin










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Et puis un autre extrait plus sentimental:le final avec son salut chanté sur la musique de scène de Darius Milhaud, sous les applaudissements et les bravos - de Michèlle Clergue, tout d'abord, puis  en compagnie de Chantal - le tout, il m'en souvient, avec un public debout...


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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 11:00

 1789-5 Michèlle Clergue était secrétaire des "Amis du Théâtre du Soleil", quand Ariane Mnouchkine monta, avec sa troupe implantée à la Cartoucherie de Vincennes et qui s'était fait connaître par la qualité de son jeu dans "la cuisine"d' Arnold Wesker, une sorte de livre vivant sur la genèse de la révolution française, intitulée : 1789.
Le succès fut immense, nous étions en 1974. Un ensemble de praticables qui encerclait l'espace de jeu, constituait des estrades de bonimenteurs et le jeu circulait tout autour, grâce à des passerelles et des escaliers, et aussi au milieu de l'espace qui était occupé par un public debout qui suivait les actions en se déplaçant ou assistait sans bouger (enfin, c'était difficile dans la cohue), au développé de l'action. Des gradins, qui bordaient l'aire de jeu permettaient aux moins timorés des spectateurs de participer d'une façon plus classique au spectacle.
 
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Parisien depuis peu, il était plus loisible d'aller au théâtre : ce dont on ne  se priva pas,  puisque on "y participa"  cinq fois  de suite! 
L'aventure du théâtre du soleil a donné lieu à la mise sur le commerce  récente d'un très beau DVD, dont je vous livre un petit extrait justement consacré à 1789. 

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Et puis j'étais moi subjugué par la musique de Beethoven ( la septième symphonie) qui passée en boucle transformait le final en apothéose sans fin : voici à peu près ce que cela donnait, les vivat en moins !



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Nota : Vous venez de lire, voir et écouter le 100 ème article de Nec Pluribus Impar


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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 10:00

On a vécu une époque exceptionnelle!
Riche en évènements dramatiques de grande qualité, souvent imités, rarement égalés. Pas toujours faciles d'approche, comme cet Orlando Furioso de l'Arioste, monté à Paris en 1970 par  Luca Ronconi, profitant des pavillons des Halles, juste avant leur démolition pour offrir un spectacle de plein air plein de machineries, mélangeant la foule des spectateurs debout et le jeu des acteurs au "contact" avec des figures fantasmagoriques, des praticables mobiles et articulés, de la poésie de l'action, en fait de quoi rester pantois devant tant de créativité, même si la langue italienne n'était pas perçue par tous : il n'y avait pas besoin de sous-titres!


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J'ai par chance un extrait du spectacle monté cette fois pour la télévison par le même metteur en scène, voyage onirique de l'hypogriffo dans les labyrintes, un pur moment de rêverie : je vous l'offre!




cuisinier






C'était la première fois que je voyais un spectacle sortir d'un théâtre, tout en recréant un espace théâtral particulier où le public faisait partie du décor  et du jeu: j'étais conquis par cette idée.



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