Pour ceux qui ne sont pas encore lassés voici encore quelques souvenirs d'opérettes.
C'est que j'en ai vu beaucoup ces jeudis après-midi, environ deux fois par mois dans des matinées populaires où ma grand-mère exigeait toujours des places d'orchestre côté cour, des places à 30 francs de l'époque (presque les plus chères!), que j'ai situées sur la photo ci dessous qui représente l'intérieur de l'opéra d'Alger dirigé de main de maître par monsieur Pierre Portelli avec, sa troupe, son ballet, son orchestre sous la baguette du maître Jean Brebion!
Si mes souvenirs sont si précis, c'est qu'ils ont été ravivés par des coupures de presse de l'époque :
Avec le temps je concède que c'était un petit théâtre de province, mais je ne suis pas sur qu'en 1853, année de sa construction, beaucoup de chefs-lieu de département métropolitains en aient eu un, avec une programmation aussi riche.
Ce préambule rappelé avec émotion, voyons, ou écoutons plutôt, ce que je vous propose cette fois-ci.
Il n'y a aucun ordre dans mes présentations, ni chronologique, ni thématique, ni hiérarchique dans le souvenir.Je vais évoquer des opérettes moins connues du répertoire, certaines sont plus "récentes" del' immédiat après-guerre mondiale (la première), Phi-Phi et Là Haut! , d'autres en rapport avec la danse: Princesse Czardas et Valses de Vienne.
"Phi-Phi"(prononcer fi-fi on n'est pas en Thaïlande),de Christiné, se passe à l'époque de la Grèce de Périclès (d'ailleurs en scène) et consiste en une classique histoire de femme jalouse, de coquettes d'ambitieuses et d'un travail commandé au sculpteur natif de Marseille, mais Grec de talent : Phidias. La musique est jonchée de fox-trot et autres rythmes à la mode avec des choeurs de coquines cocasses:
Vous aurez beaucoup de mal à trouver des informations sur "Là haut", de Maurice Yvain, même si ce fut un très grand succès de l'autre Maurice -Chevalier- tout de suite après Dédé, que je n'ai jamais vu, ni entendu.
Encore une opérette de l'après-guerre dont l'action se passe en partie dans un jardin, en partie au ciel, avec ange gardiens et Saint-Pierre, un peu comme pour une actuelle publicité pour un café en dosettes, mais ce n'est pas Clooney, c'est Chevalier. En fait tout cela est un rêve, c'est très typique d'un style, et d'une époque...
Princesse Czardas!
de Emmerich KALMAN
J'ai très peu de souvenirs de ce spectacle si ce n'est l'ambiance "russe", le côté sombre des décors, les toques de fourrure, les bottes hongroises en cuir rouge et un musique tzigane que je découvrais mais qui ne m'attirait pas trop!
C'est devenu un grand succès pour le couple de l'opérette (que je n'ai jamais vu) Marcel Merkès et Paulette Merval.
Valses de Vienne, est une compilation des plus belles musiques de la famille Strauss, le père et le fils Johann Strauss, jouant leur propre vie.
J'ai vu dans le rôle du père André Baugé, célèbre chanteur, que ma grand mère, en son temps, avait vu pour sa part dans le rôle du fils (en 1937) époque de la création, comme le montre la photo ci-dessous en noir & blanc.
J'étais ébloui par les costumes et les changements de décors (18 tableaux plus luxueux les uns que les autres) avec ascenseur de scène à vue!
Cela se passait au théâtre du Chatelet à Paris, dont je veux bien concéder qu'il est plus grand que mon opéra...