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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 10:53

Lancelot

 

 Je vous ai parlé du montage sur Le Chevalier à la Charette de Chrétien de Troyes, ou plus simplement  "Lancelot du Lac", que nous avions réalisé à Olivet.

Pour étayer mon propos, j'avais à partir de notes éparses, reconstitué des phases musicales utilisées. Il m'en manquait une, que j'ai retrouvée par hasard en rangeant quelques vieilles bandes magnétiques (on a toujours intéret à ranger ses vieilles affaires, n'est-ce pas Robert ?).

 

lancelot-bnf-combourg-2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il s'agit du thème des combats de Lancelot en tournoi, quand Guenièvre lui demande tour à tour de combattre "au mieux" ou "au pire".

C'est du Claude Debussy, Fanfare pour le martyre de Saint-Sébastien (aucun rapport avec le stage!). L'enregistrement de mauvaise qualité est cependant conçu avec effet spatial, pour "doper" le jeu! 

 

arlequin

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22 octobre 2009 4 22 /10 /octobre /2009 08:00


Le Roman de François Villon,  communément dénommé "le Villon", est une adaptation due à Michèlle, de l'oeuvre de Francis Carco.
Moyen-âge bouillonnant, Lutèce endiablée, amours, amitiés, trahisons, solitude et vies d'étudiants, tout dans ce texte, difficile par ailleurs car souvent en vieux français,  se prêtait à un stage théâtral.
C'est à Olivet, que pour notre dernière prestation, ce "livre vivant" fut monté. L'équipe, désormais très à l'aise et n'ayant plus de preuves à donner, aussi bien à l'école qu'auprès des stagiaires.

Je n'ai encore pas ici,conservé la bande son, ni les indications qui auraient pu me permettre de la reconstituer, car j'avais laissé le tout à Michèlle qui a remonté  le "Villon" l'année suivante,(sans Raymond, ni moi, effectuant notre service militaire) au CFES d'Epinay sur Seine.
C'est là que la bande-son a échoué!
Alors qui l'a piquée ou jetée ? Robert qu'en penses-tu ? 


 



Voici  cependant sur la base de ma mémoire (!) et de quelques notes, ce que j'ai pu exhumer comme passages musicaux utilisés pour le spectacle. C'est une musique très soixante-huitarde, compromis de poncifs et de pop. Première utilisation de Lutoslawski et des Pink Floyd (on refaira appel aux second dans "l'île"), seconde utilisation de Carmina Burana (après la Hobereaute), véritable découverte de ces années là, mais pas dans son thème principal.
 
 
arlequin

                                                                                   

thème principal du film "More" - musique des Pink Floyd


Cour de Blois - Lutoslawski

jeux vénitiens : Lutoslawski

les étudiants:  Carl Orff - Carmina Burana - In taberna

final -"Dramatic thème" du film " More"


Suite à mon pathétique appel, Robert en fouillant dans sa cave a retrouvé un exemplaire non annoté du Roman de François Villon, je le mets donc à la place de l'ancien :

 Voir en plein écran



le-lecteur



 

 
 
 
 
 
Nous avons laissé une double signature à Olivet, et plus particulièrement dans ce mess, qui servait de salle spectacle et qui avait une petite scène dans le fond. En démontant, avec une autorisation parcimonieuse de l'intendant, quelques  fausses dalles du plafond, pour donner de la hauteur et suspendre des projecteurs, bon nombre de pieds appartenant à des stagiaires techniciens en lumière pour l'occasion, apparurent comme des champignons poussant sous la rosée, à travers d'autres dalles irrémédiablement cassées, et que l'on devait ainsi définitivement retirer, ce qui, sans le vouloir aucunement (!), créait un espace assez haut qui transformait la salle.
Les facéties de François Villon, avaient gagné les esprits!












































La seconde signature a été plus artistique. Pour la soirée finale, Chon et Jean-Philippe, notre célèbre décorateur de la Hobereaute (cf.
l'aventure du théâtre du Coryphée (suite) ) découvrant l'absence de décor se mit avec forces rouleaux et pots de peinture à créer sur les murs de la salle en deux heures de temps, une immense fresque colorée, qui avec du recul ressemblerait assez à un tag de talent actuel. La peinture était à peine sèche quand les spectateurs sont arrivés!







































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20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 14:43
Chrétien de Troyes (où il est né) vers 1135 est considéré comme le premier grand romancier français.Il trouve sa source d'inspiration dans la tradition celtique et les légendes bretonnes, auxquelles il confère une dimension chrétienne nouvelle, très influencée par les Chansons de geste en langue d'oïl de la fin du XIIe siècle.





 




Sa principale œuvre est celle des romans de la table ronde avec pour représentant le roi Arthur. Ce personnage, a priori principal, n'est pourtant pas au centre des quêtes qu'invente Chrétien de Troyes. A l'inverse, on y trouve des chevaliers inconnus comme Yvain ou Lancelot, dont la ligne de conduite réside dans la courtoisie. La base de ses romans est bien souvent la quête implicite du personnage vers la reconnaissance et la découverte de soi, comme vers la découverte des autres, à l'image d'une intégration à la cour et de l'amour de la reine Guenièvre.

















Le chevalier à la charrette, met en scène l’amour éminemment courtois de Lancelot, nouveau venu dans le personnel arthurien, et de la reine Guenièvre. Enlevée par Méléagant celle-ci est retrouvée et libérée par Lancelot, prêt à tous les sacrifices et à toutes les humiliations, comme la charette, pour reconquérir sa dame, dont il obtient finalement en récompense le « don de merci ». Le personnage de Lancelot, amant courtois obéit sans discuter aux caprices de la reine et l’adore à l’égal de Dieu.




























Voila certes un beau sujet de stage"livre-vivant" ! Il y a tout : le moyen-âge, la chevalerie, les tournois, la cour, l'amour courtois, des rôles de femme (pour une fois !), des combats, etc...
On avait mis le paquet, des entraînements au combat avec de grands gourdins figurant des épées d'estoc, faisaient partie des séances d'expression corporelle, de même que l'apprentissage de la marche imitant le trot d'une monture de tournoi (un gant enfilé signifiait que le personnage montait à cheval!).
Et mis le paquet aussi sur la bande son du spectacle, qui indépendamment de musiques de trouvères et troubadours traditionnels, comportait quelques passages, devant transformer le spectacle en superproduction hollywoodienne, comme ceci :
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                                                                   ou cela:



Mais cela ne suffisait pas à faire un spectacle. Une erreur de casting, imputable à toute l'équipe d'animation nous fit choisir pour  les héros principaux une Guenièvre, si hors du rôle, qu'on la surnommait méchamment je l'avoue, "Guemièvre", et un Lancelot qui sans avoir la prestance d'un Tyrone Power, ne tenait pas sa place, et agissait, malgré des répétitions et des répétitions, à l'inverse de ce qui lui était demandé, notamment quand sa capricieuse dulcinée lui enjoignait de combattre "au mieux", il se faisait découdre en trois coups d'épée, alors que quand elle lui réclamait "au pire", il flanquait une raclée digne d'un Kung-fu à tous les combattants en lice !
Je dois vous paraître bien sévère, mais en réalité c'est un souvenir amusant et je n'ai aucune acrimonie contre les interprètes évoqués, car c'était de notre faute exclusivement! Il y avait de belles scènes de groupe, très évocatrices
des tournois et de la chevalerie arthurienne, toujours soutenu par une musique de William Walton :

la cour et les épisodes chevaleresques :
arlequin
































les chevauchées et les combats:

arlequin


































Vous avez bien compris que je n'ai pas de photos à vous proposer, et que j'ai reconstitué une partie de la bande son avec des notes éparses. La bande originale doit encore se trouver à Olivet, si quelque téméraire veut la récupérer! Quant au texte, il est facilement trouvable en librairie chez Garnier Flammarion.Si vous n'avez pas la patience d'attendre, ce lien vous permettra de comprendre, pourquoi Lancelot est le chevalier à la charette et la force de son amour:
http://www.la-litterature.com/textes/tex_display.asp?NomTexte=ma_Lancelot

arlequin



(à suivre)
 

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19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 13:05

A Olivet, près d'Orléans, l'école d'éducateurs spécialisésoù vont se dérouler les stages que je vais évoquer dans ces articles, était installée dans des locaux, en prêt, d'une vieille base des états majors du S.H.A.P.E, désaffectée après que l'Otan ait été priée par la France et le chef d'Etat de l'époque d'aller s'installer ailleurs (à Mons en Belgique pour être précis).
Le confort très anglo-saxon des préfabriqués militaires, n'était assurément pas le meilleur outil  pour nos activités, mais c'était là que les stagiaires travaillaient quand ils n'étaient pas en d'autres stages de formation extérieurs, et surtout il y avait une implication très forte du management, je devrais dire du directeur, car le reste de son état major (pas militaire celui là) nous regardait comme des saltimbanques gênants, capricieux, exigeants, et quelque peu perturbateurs de leur bel ordonnancement quotidien.
Cela était très clair lors du convivial déjeuner de midi, où le plus souvent, le directeur se faisait  faire le briefing de l'avancement des travaux et appuyait  de façon décisionnelle nos demandes auprès de responsables administratifs jusque là un peu sourds à nos souhaits.

































Nous, nous étions quatre, voire selon les stages, cinq. Il y avait Michèlle Clergue, qui m'avait entraîné dans cette aventure comme assistant technique, comme Yves et Raymond, et il y avait Rose Belmas que l'on rencontrait pour la  première fois, ancienne  élève de Charles Dullin, collègue de Michèlle, et qui travaillait depuis de longues années avec les instituts d'éducateurs spécialisés et en particulier Michel Vilpoux, qui est le directeur d'Olivet. Comme Rose ne savait pas conduire, et que, tant Yves, Raymond, ou moi n'avions les  moyens de nous payer un véhicule, c'est Michèlle qui faisait le taxi  avec sa célèbre fiat 500 jaune canari au toit ouvrant. A quatre ou cinq on était serrés, mais c'était assez sympa comme bureau de travail.
Pas beaucoup de souvenirs précis de ce premier stage, qui devait se conclure par un montage de trois nouvelles, la première choisie par Michèlle était l'Enfant de la Haute mer. La seconde, dont je ne retrouve pas le texte était de Dino Buzzati, Bataille nocturne à la biennale de Venise, où si je me souviens bien , il y avait en jeu une  bataille nocturne (ça tombait bien, vu nos moyens en projecteurs) de tableaux cubistes qui étaient descendus de leurs cimaises.









































Dino Buzatti





Quand à la troisième nouvelle, j'ai un immense trou !




J'ai un souvenir plus précis de l'Enfant de la Haute Mer, de Jules Supervielle, car c'est un magnifique texte que l'on connaissait bien depuis les stages de Voiron, mais aussi parce que j'ai été pour la circonstance transformé en poursuite lumineuse:
Allongé sur le sol dans l'allée centrale bordé par les sièges des spectateurs, j'éclairai, selon la volonté de la mise en scène, "l'enfant" à l'aide d'un projecteur improvisé qui n'était autre qu'une lampe torche garnie d'un cône de carton pour en diriger le faisceau!
Et l'on entendait le texte, que je vous livre avec plaisir, sur une musique de Satie.
Lisez-le en écoutant cette douce mélopée.

 



Comment s'était formée cette rue  flottante? Quels marins, avec l'aide de quels architectes, l'avaient construite dans le haut Atlantique à la surface de la mer, au-dessus d'un gouffre de six mille mètres ? Cette longue rue aux maisons de briques rouges si décolorées qu'elles prenaient une teinte gris-de-France, ces toits d'ardoise, de tuile, ces humbles boutiques immuables ? Et ce clocher très ajouré ?
Et ceci qui ne contenait que de l'eau marine et voulait sans doute être un jardin clos de murs, garnis de tessons de bouteilles, par-dessus lesquels sautait parfois un poisson ? Comment cela tenait-il debout sans même être ballotté par les vagues ? Et cette enfant de douze ans si seule qui passait en sabots d'un pas sûr dans la rue liquide, comme si elle marchait sur la terre ferme ? Comment se faisait-il... ? Nous dirons les choses au fur et à mesure que nous les verrons et que nous saurons.

Et ce qui doit rester obscur le  sera malgré nous. A l'approche d'un navire, avant même qu'il fût perceptible à l'horizon, l'enfant était prise d'un grand sommeil, et le village disparaissait complètement sous les flots. Et c'est ainsi que nul marin, même au bout d'une longue-vue, n'avait jamais aperçu le village ni même soupçonné son existence.

L'enfant se croyait la seule petite fille au monde. Savait-elle seulement qu'elle était une petite fille ?
Elle n'était pas très jolie à cause de ses dents un peu écartées, de son nez un peu trop retroussé, mais elle avait la peau très blanche avec quelques taches de douceur, je veux dite de rousseur. Et sa petite personne commandée par des yeux gris, modestes mais très lumineux, vous faisait passer dans le corps, jusqu'à l'âme, une grande surprise qui arrivait du fond des temps. Dans la rue, la seule de cette petite ville, l'enfant regardait parfois à droite et à gauche comme si elle eût attendu de quelqu'un un léger salut de la main ou de la tête, un signe amical. Simple impression qu'elle donnait, sans le  savoir, puisque rien ne pouvait venir, ni personne, dans ce village perdu et toujours prêt à s'évanouir.

De quoi vivait-elle ? De la pêche ?Nous ne le pensons pas. Elle trouvait des aliments dans l'armoire et le garde-manger de la cuisine, et même de la viande tous les deux ou trois jours. Il y avait aussi pour elle des pommes de terre, quelques autres légumes, des oeufs de temps en temps.

Les provisions naissaient spontanément dans les armoires. Et quand l'enfant prenait de la confiture dans un pot, il n'en demeurait pas moins inentamé, comme si les choses avaient été ainsi un jour et qu'elles dussent en rester là éternellement.

Le matin, une demi-livre de pain frais, enveloppé dans du papier, attendait l'enfant sur le comptoir de marbre de la boulangerie, derrière lequel elle n'avait jamais vu personne, même pas une main, ni un doigt, poussant le pain vers elle.
Elle était debout de bonne heure, levait le rideau de métal des boutiques (ici on lisait: Estaminet et là: Forgeron ou Boulangerie Moderne, Mercerie), ouvrait es volets de toutes les maisons, les accrochait avec soin à cause du vent marin et, suivant le temps, laissait ou non les fenêtres fermées. Dans quelques cuisines elle allumait du feu afin que la fumée s'élevât de trois ou quatre toits. Une heure avant le coucher du soleil elle commençait à fermer les volets avec simplicité. Et elle abaissait les rideaux de tôle ondulée.

L'enfant s'acquittait de ces tâches, mue par quelque instinct, par une inspiration quotidienne qui la forçait à veiller à tout.
Dans la belle saison, elle laissait un tapis à une fenêtre ou du linge à sécher, comme s'il fallait à tout prix que le village eût l'air habité, et le plus ressemblant possible.

Et toute l'année, elle devait prendre soin du drapeau de la mairie, si exposé. La nuit, elle s'éclairait de bougies, ou causait à la lumière de la lampe. On trouvait aussi l'électricité dans plusieurs maisons de la ville, et l'enfant tournait les commutateurs avec grâce et naturel. Une fois elle fit, au heurtoir d'une porte, un Nœud de crêpe noir. Elle trouvait que cela faisait bien.Et cela resta là deux jours, puis elle le cacha.
Une autre fois, la voilà qui se met à battre du tambour, le tambour du village, comme pour annoncer quelque nouvelle. Et elle avait une violente envie de crier quelque chose qu'on eût entendu d'un bout à l'autre de la mer, mais sa gorge se serrait, nul son n'en sortait. Elle fit un effort si tragique que son visage et son cou en devinrent presque noirs, comme ceux des noyés. Puis il fallut ranger le tambour à sa place habituelle, dans le coin gauche, au fond de la grande salle de la mairie.

 

 L'enfant accédait au clocher par un escalier en colimaçon aux marches usées par des milliers de pieds jamais vus. Le clocher qui devait bien avoir cinq cents marches, pensait l'enfant (il en avait quatre-vingt-douze), laissait voir le ciel le plus qu'il pouvait entre ses briques jaunes. Et il fallait contenter l'horloge àpoids en la remontant à la manivelle pour qu'elle sonnât vraiment les heures, jour et nuit.

La crypte, les autels, les saints de pierre donnant des ordres tacites, toutes ces chaises à peine chuchotantes qui attendaient, bien alignées, des êtres de tous les âges, ces autels dont l'or avait vieilli et désirait vieillir encore, tout cela attirait et éloignait l'enfant qui n'entrait jamais dans la haute maison, se contentant d'entrouvrir parfois la porte capitonnée, aux heures de désœuvrement, pour jeter un regard rapide à l'intérieur, en retenant son souffle.

Dans une malle de sa chambre se trouvaient des papiers de famille,quelques cartes postales de Dakar, Rio de Janeiro, Hong Kong, signées : Charles ou C. Liévens, et adressées à Steenvoorde (Nord). L'enfant de la haute mer ignorait ce qu'étaient ces pays lointains et ce Charles et ce Steenvoorde.
Elle conservait aussi, dans une armoire, un album de photographies. L'une d'elles représentait une enfant qui ressemblait beaucoup à la fillette de l'Océan, et souvent celle-ci la contemplait avec humilité: c'était toujours l'image qui lui paraissait avoir raison, être dans le vrai; elle tenait un cerceau à la main. L'enfant en avait cherché un pareil dans toutes les maisons du village. Et un jour elle pensa avoir trouvé: c'était un cercle de fer d'un tonneau, mais à peine eut-elle essayé de courir avec lui dans la rue marine que le cerceau gagna le large. Dans une autre photographie, la petite fille se montrait entre un homme revêtu d'un costume de matelot et une femme osseuse et endimanchée. L'enfant de la haute mer qui n'avait jamais vu d'homme ni de femme, s'était longtemps demandé ce que voulaient ces gens, et même au plus fort de la nuit, quand la lucidité vous arrive parfois tout d'un coup, avec la violence de la foudre.

Tous les matins elle allait à l'école communale avec un grand cartable enfermant des cahiers, une grammaire, une arithmétique, une histoire de France, une géographie.

Elle avait aussi de Gaston Bonnier, membre de l'Institut, professeur à laSorbonne, et Georges de Layens, lauréat de l'Académie des Sciences, une petite flore contenant les plantes les plus communes, ainsi que les plantes utiles et nuisibles avec huit cent quatre-vingt-dix-huit figures.
Elle lisait la préface :

« Pendant toute la belle saison, rien n'est plus aisé que de se procurer, en grande quantité, les plantes des champs et des bois. »

Et I 'histoire, la géographie, les pays, les grands hommes, les montagnes, les fleuves et les frontières, comment s'expliquer tout cela pour qui n'a que la rue vide d'une petite ville, au plus solitaire de l'Océan. Mais l'Océan même, celui qu'elle voyait sur les cartes, elle ne savait pas se trouver dessus, bien qu'elle l'eût pensé un jour, une seconde. Mais elle avait chassé l'idée comme folle et dangereuse.

Par moments, elle écoutait avec une soumission absolue, écrivait quelques mots, écoutait encore, se remettait à écrire, comme sous la dictée d'une invisible maîtresse. Puis l'enfant ouvrait une grammaire et restait longuement penchée, retenant son souffle, sur la page 60 et l'exercice CLXVIII, qu'elle affectionnait. La grammaire semblait y prendre la parole pour s'adresser directement à la fillette de la haute mer :
- Etes-vous ? - pensez-vous ? - parlez-vous ? - voulez-vous ? - faut-il s'adresser ? - se passe-t-il - accuse- t-on ? - êtes-vous coupable ? - est-il question ? - tenez-vous ce cadeau ? eh! -vous plaignez-vous ?

(Remplacez les tirets par le pronom interrogatif convenable, avec ou sans préposition.)

Parfois l'enfant éprouvait un désir très insistant d'écrire certaines phrases. Et elle le faisait avec une grande application.

En voici quelques-unes, entre beaucoup d'autres :

- Partageons ceci, voulez-vous ?

- Écoutez-moi bien. Asseyez-vous, ne bougez pas, je vous en supplie .
- Si j'avais seulement un peu de neige des hautes montagnes la journée passerait plus vite. - Écume, écume autour de moi, ne finiras-tu pas par devenir quelque chose de dur ?
- Pour faire une ronde il faut au moins être trois.

- C'étaient deux ombres sans tête qui s'en allaient sur la route poussiéreuse.
- La nuit, le jour, le jour, la nuit, les nuages et les poissons volants.

- J'ai cru entendre un bruit, mais c'était le bruit de la mer .

Ou bien elle écrivait une lettre où elle donnait des nouvelles de sa petite villeet d'elle-même. Cela ne s'adressait à personne et elle n'embrassait personne en la terminant et sur l'enveloppe il n 'y avait pas de nom.

Et la lettre finie, elle la jetait à la mer -non pour s'en débarrasser, mais parce que cela devait être ainsi -et peut-être à la façon des navigateurs en perdition qui livrent aux flots leur dernier message dans une bouteille désespérée.

Le temps ne passait pas sur la ville flottante : l'enfant avait toujours douze ans. Et c'est en vain qu'elle bombait son petit torse devant l'armoire à glace de sa chambre. Un jour, lasse de ressembler
avec ses nattes et son front très dégagé à a photographie qu'elle gardait dans son
album, elle s'irrita contre elle-même et son portrait, et répandit violemment ses
cheveux sur ses épaules espérant que son âge en serait bouleversé. Peut. être même la mer, tout autour, en subirait-elle quelque changement et verrait-elle en sortir de grandes chèvres à la barbe écumante qui s'approcheraient pour voir. Mais l'Océan demeurait vide et elle ne recevait d'autres visites que celles des étoiles filantes. Un autre jour il y eut commeune distraction du destin, une fêlure dans sa volonté. Un vrai petit cargo tout fumant,
têtu comme un bull-dog et tenant bien la mer quoiqu'il fût peu chargé (une belle bande rouge éclatait au soleil sous la ligne de flottaison), un cargo passa dans la rue marine du village sans que les maisons disparussent sous les flots ni que la fillette fût prise de sommeil. Il était midi juste. Le cargo fit entendre sa sirène, mais cette voix ne se mêla pas à celle du clocher. Chacune gardait son indépendance. L'enfant, percevant pour la première fois un bruit qui lui venait des hommes, se précipita à la fenêtre et cria de toutes ses forces :

« Au secours! »

Et elle lança son tablier d'écolière dans la direction du navire.L 'homme de barre ne tourna même pas la tête. Et un matelot, qui faisait sortir de la fumée de sa bouche, passa sur le pont comme si de rien n'était. Les autres continuèrent de laver leur linge, tandis que, de chaque côté de l'étrave, des dauphins s'écartaient pour céder la place au cargo qui se hâtait.

La fillette descendit très vite dans la rue, se coucha sur les traces du navire et embrassa si longuement son sillage que celui-ci n'était plus, quand elle se releva, qu'un bout de mer sans mémoire, et vierge. En rentrant à la maison, l'enfant fut stupéfaite d'avoir crié: « Au secours! » Elle comprit alors seulement le sens profond de ces mots. Et ce sens l'effraya. Les hommes n'entendaient-ils pas sa voix ? Ou ils étaient sourds et aveugles, ces marins ? Ou plus cruels que les profondeurs de la mer ?

Alors une vague vint la chercher qui s'était toujours tenue à quelque distance du village, dans une visible réserve. C'était une vague énorme et qui se répandait beaucoup plus loin que les autres, de chaque côté d'elle-même.
Dans le haut, elle portait deux yeux d'écume parfaitement imités. On eût dit qu'elle comprenait certaines choses et ne les approuvait pas toutes. Bien qu'elle se formât et se défît des centaines de fois par jour, jamais elle n'oubliait de se munir, à la même place, de ces deux yeux bien constitués. Parfois, quand quelque chose l'intéressait, on pouvait la surprendre qui restait près d'une minute la crête en l'air, oubliant sa qualité de vague, et qu'il lui fallait se recommencer toutes les sept secondes.

Il y avait longtemps que cette vague aurait voulu faire quelque chose pour l'enfant, mais elle ne savait quoi. Elle vit s'éloigner le cargo et comprit l'angoisse de celle qui restait. N'y tenant plus, elle l'emmena non loin de là, sans mot dire, et comme par la main.Après s'être agenouillée devant elle à la manière des vagues, et avec le plus grand respect, elle l'enroula au fond d'elle-même, la garda un très long moment en tâchant de la confisquer, avec la collaboration de la mort. Et la fillette s'empêchait de respirer pour seconder la vague dans son grave projet. N'arrivant pas à ses fins, elle la lança en l'air jusqu'à ce que l'enfant ne fût pas plus grosse qu'une hirondelle marine, la prit et la reprit comme une balle, et elle retombait parmi des flocons aussi gros que des oeufs d'autruche.

Enfin, voyant que rien n'y faisait, qu'elle ne parviendrait pas à lui donner la mort, la vague ramena l'enfant chez elle dans un immense murmure de larmes et d'excuses.Et la fillette qui n'avait pas une égratignure dut recommencer d'ouvrir et de fermer les volets sans espoir, et de disparaître momentanément dans la mer dès que le mât d'un navire pointait à l'horizon.

Marins qui rêvez en haute mer, les coudes appuyés sur la lisse, craignez de penser longtemps dans le noir de la nuit à un visage aimé. Vous risqueriez de donner naissance, dans des lieux essentiellement désertiques, à un être doué de toute la sensibilité humaine et qui ne peut pas vivre ni mourir, ni aimer, et souffre pourtant comme s'il vivait, aimait et se trouvait toujours sur le point de mourir, un être infiniment déshérité dans les solitudes aquatiques, comme cette enfant de l'Océan, née un jour du cerveau de Charles Liévens, de Steenvoorde, matelot de pont du quatre-mâts Le Hardi, qui avait perdu sa fille âgée de douze ans, pendant un de ses voyages, et, une nuit, par 55 degrés de latitude Nord et 35 de longitude Ouest, pensa longuement à elle, avec une force terrible, pour le grand malheur de cette enfant.





(à suivre)

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 09:10

En attendant que Robert se décide a écrire quelque chose sur la "salle G" ( il en fait même des cauchemars), voici un petit morceau d'histoire des stages à l'Institut Georges Heuyer .



































Sur les séries de photos prises en stage, comme Noir l'arc en ciel ou Nec Pluribus Impar, vous constatez que notre lieu de répétition et de spectacle est un gymnase, très classique, sauf qu'il dispose dans son fond de deux portes monumentales qui font communiquer le gymnase  avec la scène d'un amphithéâtre académique, que pour ma part je n'ai jamais voulu utiliser..





















Ces portes en ont vu de toutes les couleurs, et ce n'est pas  qu'un jeu de mot.
Complètement repeintes en blanc pour Nec Pluribus Impar, avec des chiffons aux poignées pendant les répétitions, pour préserver le travail :























elles avaient connues  d'une manière originale la peinture noire, pour Noir l' arc en ciel...























... et bleue pour la création de l' Île de Robert Merle :























Pour compléter le tableau, si pour Nec pluribus impar, nous avions démonté les panneaux de basket, ce que nous n'avions pas fait pour Noir l'arc en ciel, comme certaines photos vous le montre bien, notre audace de transformation était raisonnable.
Le sol pour Noir l'arc en ciel était recouvert d'un magnifique patchwork de pièces de tissus aux couleurs de la terre occitane, habilement fabriqué par les stagiaires, cela cachait les fameuses bandes bleues, problème que nous avions radicalement traité dans l'Île en faisant déverser  au sol deux tonnes de sable !































Malgré une bache intermédiaire de protection, le sable humide, voire mouillé a fini par avoir raison du sol en liège reconstitué et créer de magnifiques bosses, mais nous n'étions plus là pour entendre les plaintes sportives. 

Ainsi, sans le savoir, nous étions dans l'air du temps. A la même époque, Patrice Chéreau montait "la dispute" de Marivaux dans un décor de sable et de flaques d'eau.

















Nous ne l'avons pas accusé de plagiat, car notre espace scènique suscitait  seulement l'idée de l'eau autour du sable, et  comble d'amalgamme au milieu de "la plage" nous avions monté avec force poulies et cables, une voile de toile, pour symboliser les embarcations.































C'est dur de faire une île !
































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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 07:00


Un des premiers stages que j'ai effectué comme assistant, hors Voiron, était dans une école d'éducateurs spécialisés, qui je crois aujourd'hui a disparue, à Vercheny dans la Drôme.
Notre équipe de quatre personnes, Jean Rodien, Michèlle Clergue, Raymond et moi, devions monter un spectacle à partir d'un fabliau du moyen âge, histoire de deux jeunes tourtereaux: Aucassin et Nicolette.
Un stage, dont là aussi j'ai gardé peu de souvenirs, à l'inverse des stagiaires, puisque certains ont fait partie en 1973 de la distribution de Gosta Berling.

L'espace de spectacle était comme d'habitude une sorte de gymnase assez lumineux dans lequel un parcours de praticables a été construit .Il devait permettre une imbrication public-acteurs, selon des théories en vogue à l'époque. Le plus dur fut de mettre des spectateurs dans les "trous", car assis par terre et surplombés pendant tout le spectacle par des acteurs qui étaient au contact, beaucoup hésitèrent.La  non solution de continuité fut cependant intéressante pour le jeu des acteurs qui avait ainsi beaucoup de profondeur.













































































































"Conte de Perrault avec des ailes, mais le conte est un conte d'amour", selon certains, le texte, d'un auteur inconnu, écrit à une date estimée de fin du XIIème-début XIIIème siècle, narre les aventures de Nicolette, d'origine sarrasine comme son nom ne l'indique pas, et d'Aucassin, prince chrétien, qui porte un nom maure!
Comme cela ressemble à des cascades de jeux de mots superposés sur les mélanges d'idiomes de cette époque, nous ne nous privions pas, pour décompresser des difficultés à faire jouer l'amour courtois, d'un concours entre nous, à d'autres jeux de mots.J'ai retrouvé sur l'exemplaire de Jean, la mention manuscrite au feutre rouge:Aucassette et Colynin! 



















On ramait beaucoup donc, tant sur le jeu individuel que sur les jeux de groupe, Tarrasque et autres batailles. 
Ces journées épuisantes  heureusement étaient compensées par la chaleur de l'équipe d'encadrement, solidaire et déconnante, qui se réunissait dans des chambres sans âme, pour "débriefer", se reposer, fumer des "voltigeurs" (Jean et moi) et vider quelques whiskies réparateurs (trop peut-être, si on se souvient de l'évacuation des bouteilles vides dans un fossé sur la route du retour!)





























































Le texte est trouvable aisément en librairie en version bilingue,  en français- et langue d'oc, et je n'ai pas mémoire de la bande son. Y en avait-t'il une ?
Qui pourrait me répondre ?















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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 07:00

Donc, de ce stage, où Monique et Rose faisaient travailler les textes, Michèlle co-gérait avec Rose la mise en scène et j'assurai avec Aimé la partie technique, corporelle pour les stagiaires, mécanique pour le spectacle (son, lumière et scénographie), j'ai très peu de documents.

A commencer par la bande son, car j'avais la mauvaise habitude à l'époque de ne pas faire de copie pour moi.
Il ne me reste dans ma mémoire que deux passages musicaux :

la marche des animaux qui ont pris le pouvoir, que Michèlle avait réglée comme un triomphe Romain, avec un défilé d'animaux qui se frappent le coeur du poing droit pour rythmer la marche:

arlequin



et l'enterrement  très élisabethain de la poule :




Quand à l'occupation d'espace de la salle polyvalente, car il est difficile de parler de scénographie sans arrogance, elle consistait en quatre praticables, avec des échelles (de poules)ou des plans inclinés, délimitant les points cardinaux de l'axe de jeu. Difficile de placer des projecteurs avec les lampadaires très "modernes" de la salle!























































Voici le texte en version Livre-vivant
tel que promis par Robert et retrouvé dans sa cave, dans son jus (c'est le cas de le dire), les traces de rouille du trombonne qui liait les pages en témoignent!
 
 
 
le-lecteur


 



 

 

 

 

masque-eam5bleu-clair.jpg







 

 

 

 

 

 

 





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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 08:00

Avec cette série " Mémoires en lambeaux",  j'aborde des stages sur lesquels j'ai, comme le titre de la série l'indique, perdu un peu la mémoire, mais aussi, très peu de documents.
Là aussi je fais appel aux participants de l'époque, animateurs ou stagiaires, pour compléter cet article avec leurs "mémoires".
La république des animaux, édité aussi sous le titre de la ferme des animaux, est un roman de G. Orwell, bien connu pour son oeuvre de fiction "1984".

Ici les animaux de la ferme se révoltent contre leur fermier, Mr Jones, pour cause de maltraitance, et prennent le pouvoir. La satire date de l'immédiat après-guerre et les personnages sont des caricatures de l'appareil stalinien.
C'est assez dire la difficulté à faire passer à des jeunes, même futurs éducateurs spécialisés, les turpitudes du stalinisme, à une époque où les  narrations des horreurs de la guerre étaient plutôt concentrées sur le seul nazisme.

Il en restait quand même une peinture féroce et intemporelle des jeux de pouvoirs et à la manière d'un La Fontaine, ou d'un Rostand dans Chantecler, une utilisation d'animaux pour singer les hommes, propice à la création de jeux corporels intéressants.
Tout ceci pour mon premier stage à
l'Institut Georges Heuyer, pour lequel
un découpage livre-vivant du texte avait été réalisé. 
Ce n'était pas très excitant, pour le thème, vous avez compris mon sentiment, quand au décor: il faisait un temps épouvantable, un automne froid, et  dur pour les conditions de travail, car visiblement le stage n'avait pas à l'époque à l'IGH, l'importance que Michel Vilpoux accordait, lui, à Olivet, à ceux organisés pour ses élèves éducateurs.

Nous étions donc relégués dans une salle polyvalente à Chelles, à côté de Neuilly sur Marne, avec les navettes et les pertes de temps que cela implique, et au surplus le responsable du stage pour l'institut n'était pas à l'époque Robert Guillon, mais quelqu'un qui visiblement était agacé par nos demandes incessantes, de matériel, de projecteurs, d'achats divers et variés.

Bref, belle ambiance.

L'équipe d'animation était composée de Michelle Clergue, Rose Belmas, Monique Duffey, Aimé Vieux pernon et moi même.
C'était la première fois que Monique et Aimé étaient assistants. Moi cela faisait quelques stages que je travaillais avec Michèlle et Rose, toujours pour des éducateurs spécialisés.


Michèlle et Monique à l' IGH















































En préparation  du stage chez Michèlle,  Aimé...
















































...Et Rose Belmas.















































(à suivre)

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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 08:00
Voici aujourd'hui une petite rareté.
Quelques documents sur le stage de Billy Budd, gabier de misaine, roman posthume d 'Herman  Melville, plus connu pour son célèbre livre" Moby Dick", adapté en livre-vivant pour un stage second degré qui s'est déroulé à Poisy (cf
  Ouf, c'est fini ! ).

Tout d'abord le texte qui est déjà une adaptation tapée à la machine, que je vous livre brut de décoffrage, avec les dernières modifications de stage et quelques gribouillis personnels.
 
et la musique de scène, très brève, sept plages seulement, reposant essentiellement sur des arrangements du concerto pour orchestre de Bela Bartok.Il s'agit d'une version reconstituée pour partie car l'original est quasi-inaudible.
Les thèmes sont : - introduction- vie sur le bateau -cabine du capitaine- mort de Billy- chant de Maldoror - final

  





























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5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 18:00
Ce mauvais jeu de mot correspond cependant exactement à ce stage deuxième degré de Voiron en juillet 1972.
Sur la base du Prométhée Enchaîné d'Eschyle, les stagiaires ont recherché des thèmes de mise en situation du personnage mythologique. Cette création débridée, après quelques éliminations d'idées trop farfelues ou ne permettant pas assez un travail de jeu, a produit un Prométhée au cirque, avec une inoubliable prouesse de Serge Cerantola en otarie, un Prométhée chez les fous, un prométhée aux jeux olympiques, et si mes souvenirs sont bons un Prométhée quasi toréador.
Le leit-motiv du stage était de surveiller les crises de foie de chacun, en clin- d'oeil au thème, et tout cela sous le regard sévère de Jean Rodien qui craignait de voir ses stages évoluer, sous les impulsions de Michelle Clergue, vers des réalisations qui soient de la M...!
Cela n'a pas été le cas.
J'ai peu de documents sur ce stage pour lequel je n'ai pas le souvenir de m'être beaucoup investi. Mais beaucoup d'anciens pourront en rajouter, je les y invite bien cordialement.
La documentation dont je dispose est la bande son (encore!) et le texte donné à chacun, du Prométhée d'Eschyle, pour s'en inspirer(!)

La bande son : seuls les passages utilisés sont ici. L'enregistrement fait sur place avec le magnétophone jeunesse et sports, est relativement bon, mais en mono.

l'ouverture on l'a déja dit(la musique de scène ) c'est Pop Corn!


quatre plages de flon-flon pour Prométhée au cirque...








musique écossaise pour Prométhée chez les fous! La Couronne appréciera...
 


les "Prométeïa"


la parade du toréador



et le final, c'est GODSPELL, comédie musicale qui faisait un tabac à la porte St Martin en 1972



Donc pour rassurer Jean, les services Jeunesse et Sports ont polycopié le Prométhée enchaîné d'Eschyle, tapé à la machine par Michelle Clergue, afin qu'aucun stagiaire ignore ce qu'il allait se passer. Inutile de dire que le résultat dépassa les espérances de Michelle et la désespérance de Jean (mais à vrai dire cela ne lui déplaisait pas toujours!)




http://www.archive-host.com/compteur.php?url=http://sd-4.archive-host.com/membres/up/98632124265075932/Promethee_enchaine.pdf














 
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