De tout gosse, ayant découvert dans un vieux placard les classiques larousse de mon frère, je
jouais , en les lisant, Iphigénie, Phèdre ou Britannicus, dont je dois avouer je ne comprenais pas grand chose, si ce n'est l'action. Pour être tout à fait honn^te, je devrais dire que je faisais
jouer ces pièces par des petits personnages, genre soldats au 1/35e, que j'habillais avec de la pâte à modeler, du papier argenté ou doré de chocolat ou d'intérieur de paquet de cigarettes
anglaises et de bouts d'écouvillon à pipe de mon père pour faire les plumets des casques des soldats romains.
Puis c'est au retour des mes jeudis après-midi à l'Opéra où je vous ai dit que ma grand-mère m'emmenait voir des opérettes "en matinée",
qu'avec des petits personnages passés à la pâte à modeler, des décors de papier canson et la musique, car les opérettes à cette époque étaient très à la mode et on trouvait facilement des
disques 33 tours, que je recréait assez vite l'univers du spectacle.
J'ai toujours pratiqué cette technique de la maquette et de la figurine, plus ou moins aboutie, pour mes mises en scènes, et même pour le style de la
création.
Échappées du garage inondé de Christian, voici quelques images qui montrent comment le choix du "blanc"pour les costumes
s'est imposé pour Nec Pluribus Impar.
Au début les personnages sont traités avec réalisme, de même que la projection de diapositive du château de Vaux, en arrière plan...
Puis, à l'écriture de la pièce, il apparaît vite que le nombre de personnages, qui sera rapporté
au nombre esperable de stagiaires, rend cette reconstitution historique à la Sacha Guitry, impossible matériellement à réaliser et que seul un costume unique peut permettre des changements aisés
à base d'accessoires complémentaires. De plus le blanc est neutre, étincelant comme la lumière du soleil, donc le parti est pris !
Et pour passer des figurines à la création, Chon se livre de bonne grâce à des essais de maquillage, de perruque faite de copeaux de
bois, de quelques plumes sur une vieille capeline, de bouts de dentelle récuperés comme à l'habitude dans des vieux costumes pour faire jabots et manchettes.
Et c'est ainsi qu'est née la ligne de costumes de Nec Pluribus Impar !